Biodiversité

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Dans le dossier « A la découvert des trames », nous vous invitons à découvrir ce que représentent les différentes trames. Terme souvent utilisé dans de nombreuses politiques publiques et projets d’aménagement, la notion de trame a été décuplée face au besoin de protéger et de maintenir la continuité écologique. De la trame verte et bleue à la trame noire, que recouvrent-elles vraiment ?

La trame verte et bleue

La notion de trame verte et bleue est née pour lutter contre la fragmentation du paysage et la perte de biodiversité qui en découle. Alors que chaque année, près de 70 000 hectares de terres sont grignotés, les espèces animales et végétales ont quant à elles besoin de se déplacer pour se reproduire, se nourrir, se reposer ou migrer. L’urbanisation, la construction d’infrastructures ou encore l’agriculture intensive œuvrent à la fragmentation des espaces naturels ou semi-naturels entraînant une diminution des déplacements des espèces. Face au changement climatique, se déplacer c’est aussi adapter peu à peu sa répartition géographique en atteignant des lieux de vie où les conditions de vie sont les plus favorables à son développement.

C’est pour répondre à cette problématique que lors du Grenelle de l’Environnement de 2007 a été créée la notion de Trame verte et bleue. Cette dernière est une politique de préservation de la biodiversité visant à maintenir et à remettre en bon état le réseau écologique en France, constitué de réservoirs de biodiversité et de corridors. Les réservoirs de biodiversité correspondent aux espaces où la biodiversité est la plus riche, ils jouent essentiellement un rôle d’habitat pour le développement et la reproduction d’espèces. Les corridors servent quant à eux prioritairement à assurer les déplacements des espèces entre les réservoirs de biodiversité. Ils peuvent être des éléments linéaires (haies, bords de chemin, bandes enherbées) ou des structures paysagères variées. La partie « verte » correspond ainsi aux milieux naturels et semi-naturels terrestres. La composante bleue fait référence au réseau aquatique et humide (fleuves, rivières, zones humides, estuaires…). Ces dernières sont par ailleurs indissociables, se superposent dans des zones d’interface (milieux humides et végétation de bords de cours d’eau) et forment un ensemble destiné à assurer le bon état écologique du territoire.

C’est un cadre et un outil majeur pour l’aménagement et la restauration écologique du territoire en France. Elle s’appuie en amont sur un travail de concertation, associant l’Etat, les collectivités et un grand nombre d’acteurs. Elle vient compléter un panel d’outils au service de la protection des espaces naturels (parcs nationaux, parcs naturels marins, réserves naturelles, réseau Natura 2000, arrêtés de protection biotope).

Si la Trame verte et bleue a été une politique importante, elle démontre aujourd’hui quelques limites, ce qui a en partie contribué à la création d’autres trames. Premièrement, la variabilité abordée est presque exclusivement spatiale, l’échelle temporelle étant en grande partie occultée. Or les espèces se déplacent également en fonction de l’échelle temporelle, soit à l’échelle d’une journée soit en fonction de la luminosité du jour et de la nuit. Autre critique, l’espace est considéré presque uniquement comme un plan situé au niveau de la surface terrestre ou dans l’eau. Pourtant, des déplacements ont également lieu en hauteur, ou dans le sol. La biodiversité est donc susceptible de rencontrer des barrières bien particulières, à l’instar des éoliennes. Finalement, les principaux facteurs de fragmentation considérés sont des infrastructures matérielles. Pourtant, d’autres sources de fragmentation immatérielles sont également connues. Les pollutions, chimique, lumineuse ou encore sonore occasionnent des barrières pour le vivant.

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cascade dans une forêt

FNE NA, en septembre 2019, avait produit une note générale de positionnement rappelant ce qu’étaient les enjeux principaux, et les déclinaisons territoriales et thématiques que nous souhaitions voir porter par la future Stratégie Régionale de la Biodiversité en Nouvelle-Aquitaine (SRB NA). En septembre 2021, FNE NA a produit une seconde note dans l’objectif de contribuer à enrichir le projet de SRB NA, afin que cette dernière soit ambitieuse et réponde aux enjeux actuels de disparition et de dégradation des écosystèmes.

La démarche de FNE NA reste la même. Nous souhaitons contribuer à faire de la SRB, comme annoncé par l’Etat et la Région, le cadre d’action partagé avec tous les acteurs du territoire néo-aquitain pour enrayer le déclin de la biodiversité.
Le dossier volumineux qui nous est transmis permet difficilement une analyse approfondie et une validation par nos instances associatives dans le cadre restreint des deux semaines accordées. Notre retour est donc davantage un avis global sur la stratégie qu’une analyse fine des différentes fiches.

La première remarque est une reconnaissance de l’important travail effectué, du souci d’exhaustivité au plan des thématiques biodiversité. L’ensemble des fiches pourra constituer un socle utile pour construire la stratégie. Nous considérons toutefois que l’état de la biodiversité mérite une stratégie d’une ambition plus marquée.

La situation actuelle, caractérisée par la dégradation des écosystèmes, les pertes d’habitats, la disparition des espèces, oblige à des politiques en rupture avec celles conduites jusqu’à présent. Or, la stratégie proposée reste le plus souvent dans la continuité, avec des évolutions à la marge, sans réelle ambition de faire bouger les lignes. De nombreuses fiches expriment plutôt du recyclage de politiques existantes que des actions nouvelles ou réorientées, et l’intérêt (réel, mais trop limité) est surtout d’en présenter un recueil complet, avec la liste des acteurs impliqués ou mobilisables.

Ce manque d’ambition a son corollaire (ou son explication ?) : sur trois conditions essentielles d’une mise en oeuvre réussie de la stratégie, le document présenté reste trop lacunaire :

  • 1- La gouvernance : comment s’articulent le portage de l’Etat et celui de la Région ? Qui assume la mise en oeuvre de la stratégie au plan global, qui prend en charge la conduite de chacune des actions ? Qui mobilise les acteurs ? Et, au final, qui endosse la responsabilité en cas d’échec ? La SRB doit rendre plus explicites les réponses à ces questions.
  • 2- Les moyens : une stratégie ambitieuse doit mobiliser des moyens nouveaux, et cette question est la plupart du temps esquivée, sauf à lister dans les « partenaires financiers », selon les actions, services de l’état et collectivités. Or la mesure de l’ambition d’une politique s’effectue rarement sans en considérer les moyens mobilisés !
  • 3- La mobilisation des acteurs : la stratégie s’appuie sur de nombreux acteurs qui sont attendus comme porteurs de projets ou partenaires techniques. Mais comment est-il prévu de mobiliser ces acteurs ? Cette question est particulièrement cruciale pour les partenaires associatifs (et nous nous réjouissons de constater qu’ils sont largement « attendus »), dont l’expertise doit être valorisée et le travail soutenu…

Nous sommes surpris d’autre part par un euphémisme, qui consiste à parler d’écosystèmes des milieux ouverts et semi-ouverts plutôt que d’écosystèmes des milieux agricoles puisqu’il s’agit bien de cela (fiche A12). Il serait pourtant essentiel d’afficher le rôle de l’agriculture et de ses pratiques sur la biodiversité, car difficile d’imaginer construire une politique en faveur de la biodiversité sans les agriculteurs. Et, de ce point de vue, la quasi-absence de référence aux pesticides dans la stratégie proposée est remarquable. On trouve tout de même, à la fiche C26 Végétal local l’idée de promouvoir la réduction des pesticides !

Nous avions dans notre note de novembre 2021 insisté sur la question cruciale de la préservation des espaces naturels n’étant pas en aires protégées fortes. La SRB doit être en mesure de conserver leurs surfaces et leur fonctionnalité. Nous proposions de conditionner leur aménagement à la réalisation préalable d’inventaires biodiversité ; d’aborder l’évitement de la séquence ERC prioritairement en évitement d’opportunité plutôt que géographique ; d’éviter les infrastructures linéaires fractionnant ces espaces. Aucune action nouvelle et ambitieuse n’est avancée par la SRB sur cette question de la préservation des espaces naturels hors aires protégées.

Consultez l’avis de FNE NA de septembre 2019 sur la SRB NA.

Consultez la note de FNE NA de septembre 2021 pour enrichir la SRB NA.

Consultez l’avis de FNE NA de juin 2022 sur la SRB NA.

 

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Ripisylve

La CDCFS (Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage) est une instance consultative, chargée d’émettre à destination du ou de la préfète des avis et propositions dans le domaine de la chasse et de la faune sauvage. Elle concourt à l’élaboration, à la mise en oeuvre et au suivi, dans le département, de la politique du gouvernement dans le domaine de la chasse et de la protection de la faune sauvage.

Thématique
Fiche présentation CDCFS
Informations du document

Les associations du réseau de FNE NA participent à de nombreuses instances consultatives départementales. Afin de mettre en lumière cet engagement, nous avons décidé de créer des fiches thématiques de chaque commission, pour mieux les comprendre. Elles sont disponibles dans la rubrique «Je m’informe» puis «Nos publications».

Modalités de mise à disposition
Association
FNE Nouvelle-Aquitaine
Référent

FNE NA DEFEND FERMEMENT LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITE REMARQUABLE ET ORDINAIRE.

FNE NA SOUTIENT LES ACTIONS ENGAGEES DE LONGUE DATE DANS CE SENS AU SEIN DES ESPACES PROTEGES ET SOUHAITE LEUR RENFORCEMENT POUR LE BON ETAT ECOLOGIQUE DU MILIEU MARIN ET LITTORAL.

FNE NA est fermement opposée à ce projet issu d’un zonage de la stratégie de façade sud atlantique et s’étonne de la décision unilatérale de projets ultérieurs :

  • Le projet ne tient pas compte de la présence d’une biodiversité remarquable et protégée

La macro-zone identifiée pour localiser un tel parc éolien de taille industrielle1, puis à terme d’autres parcs éoliens flottants, est située au sein d’un territoire maritime historiquement protégé à l’échelle européenne (Natura 2000) et à l’échelle nationale (réserves naturelles, parc naturel marin), pour sa riche biodiversité.

  • Il n’offre aucune garantie du maintien de la bonne conservation des habitats et des espèces

Le projet introduit une menace conséquente certaine, avec des effets prévisibles, mais aussi imprévisibles, sans compensation réaliste calibrée à la hauteur des impacts pressentis. Ceci est incompatible avec les objectifs de conservation et de protection de cet écosystème protégé original en contradiction donc avec le droit national et européen. Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) l’a souligné en juillet 2021 (avis CNPN).

  • Il n’est pas justifié par une réelle stratégie intégrant les politiques publiques pour la biodiversité, la planification marine, la transition énergétique

L‹opportunité géographique, technologique et sociétale du projet n’est pas démontrée à la lumière des connaissances et progrès technologiques les plus récents. Elle ne s’inscrit pas dans une véritable stratégie concertée prenant en compte, dans la durée, les différents enjeux de biodiversité, d’énergie et de planification marine. Il s’agit là d’un déficit structurel alors même que les prospectives conduites à l’échelle nationale et rendues publiques, permettent d’envisager des équipements plus économes des milieux naturels en général et marin en particulier grâce à un effort de sobriété et de production d’énergies renouvelables respectueuses de la biodiversité. FNE NA a déjà exprimé cette position en 2019 et en 2021 à l’occasion de la consultation sur le Document stratégique de façade Sud Atlantique, en demandant une révision de la planification stratégique, excluant les zones protégées pour la biodiversité, à l’instar des demandes du CESER et du Comité régional de la biodiversité, et d’un moratoire sur le zonage éolien pour le CESER.

  • Il crée un précédent inacceptable au regard des efforts historiques de protection de la nature portés par les associations et consolidés par le droit national et européen de l’environnement et amoindrit considérablement les progrès de tous les autres usagers engagés pour la gestion des espaces protégés.

En considérant que la préservation de la biodiversité revêt un intérêt public majeur, nous demandons :

  • d’exclure une telle installation au sein de ce vaste espace protégé (au titre des directives européennes Natura 2000 concernant les habitats, dite Directive Habitats Faune Flore (DHFF)2, et les oiseaux, dite Directive Oiseaux (DO)3, et Parc naturel marin).
  • plus généralement à l’échelle de la façade, et pour tous les projets de production et de transport d’énergie renouvelable, d’éviter les aires marines protégées et autres espaces à enjeux importants pour la biodiversité (couloirs migratoires notamment), ce qui n’a pas été examiné jusqu’à présent, alors même que ceci est à la base de la protection de la biodiversité,
  • de renforcer les moyens régionaux consacrés à la connaissance du milieu marin, de la vulnérabilité des espèces et habitats, et des interactions entre biodiversité et activités humaines,
  • d’associer le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel à toutes les étapes de réflexion,
  • plus largement à l’échelle régionale et à l’échelle de la façade Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord, de repenser une stratégie de consommation sobre et de production d’énergie respectant les enjeux de biodiversité, en limitant les emprises sur les milieux naturels, et en ayant recours aux technologies les plus douces possibles pour la biodiversité.

Les autres questions posées au public (potentiel éolien, localisations possibles, ancrage territorial, gouvernance, …) peuvent très difficilement être approfondies sans que les différentes parties prenantes ne disposent des éléments de connaissance et de l’éclairage scientifique suffisants et objectifs, ainsi que des moyens en ingénierie pour y répondre.

Les informations apportées par les maîtres d’ouvrage à ce jour dans le cadre de ce débat public ne permettent pas d’exclure la possibilité d’un parc éolien hors aires marines protégées. Nous demandons que cette variante respectant les engagements historiques de protection de la biodiversité soit étudiée, avec un recours aux technologies et aux mutualisations les moins impactantes pour la biodiversité.

Nous demandons de mettre à profit le moratoire souhaité par le CESER pour :

  • Intégrer au même niveau de priorité les stratégies pour la biodiversité, et l’énergie, ainsi que les connaissances les plus récentes (biodiversité, technologies et prospectives fondées sur une consommation sobre en énergie et une production d’énergie renouvelable minimisant les effets et les risques pour les milieux naturels).
  • Disposer d’une référence scientifique d’évaluation en opportunité des zonages potentiels des projets concernant le milieu marin, dont ceux éoliens, houlomoteurs, hydroliens et que soit revue et concertée la planification maritime pour la façade atlantique en tenant compte des effets cumulés des différentes installations, et des différents usages à l’échelle des façades Atlantique et Manche mer du Nord.

Consultez l’intégralité du cahier d’acteurs rédigés par FNE NA.

 

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Eoliennes en mer

FNE Nouvelle-Aquitaine peine à trouver le début d’une action volontariste qui aboutisse à une réduction effective comme a pu le faire la loi Labbé dans son domaine. Pourtant la situation décrite dans les documents annexes concernant l’eau, l’air, les sols est des plus alarmantes. Nous sommes consternés de lire dans ces lignes une non-prise en compte de la chute catastrophique de la biodiversité qu’elle provoque (le paragraphe sur ce sujet ne fait que trois lignes).
Pour FNE-NA cette déclinaison régionale consacre la paralysie totale du plan Ecophyto II+ sur la question de la réduction de l’usage des pesticides qui en est pourtant l’objectif. Elle ne peut y apporter sa caution et vote donc contre son adoption.

Pour lire l’avis complet de FNE NA sur la déclinaison régionale du plan Ecophyto II.

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Pesticides