Patrick Maupin

Parcours somme toute ordinaire que le mien balisé dans ma jeunesse par quelques catastrophes écologiques qui pour être nouvelles étaient déjà le signe annonciateur d’une dégradation continue et profonde de l’environnement.

De l’explosion de la raffinerie de Feyzin (Rhône) le 4 janvier 1966 avec 18 morts, des boues au mercure dans la baie de Minamata au Japon jusqu’en 1966 provoquant de graves malformations congénitales, du Torrey Canyon échoué dans la Manche en mars 1967 avec 120 000 tonnes de pétrole brut, puis de la pollution à la dioxine de l’usine ICMESA de Seveso en juillet 1976 en poursuivant par la marée noire de l’Amoco Cadiz le 16 mars 1978 en Bretagne avec 220 000 tonnes de pétrole brut sans oublier l’explosion du pétrolier français Bételgeuse le 8 janvier 1979 en Irlande causant 49 morts, pour finir par le grave incident nucléaire le 28 mars 1979 à Three Mile Island où une partie du cœur du réacteur a fondu, la fin des années 60 et la décennie 70 restent marquées par ces catastrophes écologiques majeures.

De là, commence le début de ma prise de conscience sur le caractère planétaire et désormais récurrent des atteintes à l’environnement, sur les conséquences graves pour les populations et sur l’urgence de la protestation collective contre le laissez-faire des Etats et des industriels.

Mais les années 80 étaient dans le droit fil des précédentes (explosion de Bhopal (Inde) 3 décembre 1984 avec 3500 morts, explosion de Tchernobyl (Ukraine) 26 avril 1986, marée noire de l’Exxon Valdez sur les côtes de l’Alaska 23 mars 1989 sans oublier la reprise des essais nucléaires français en Polynésie en 1985), rien ni personne ne semblant pouvoir arrêter la folie destructrice de l’Homme…

Au final, l’attentat contre le Rainbow Warrior le 10 juillet 1985 avec la mort du photographe de Greenpeace Fernando Pereira représenta pour moi l’événement majeur prouvant que les Etats n’hésitaient plus désormais à aller jusqu’à la violence mortelle pour faire taire les opposants même les plus pacifiques. Ce fut donc le point de départ de mon soutien ponctuel d’abord puis régulier et militant à Greenpeace à partir de janvier 1990 avec le partage des deux valeurs fondamentales que sont la non-violence et l’indépendance absolue vis à vis des pouvoirs politiques et des industriels.

Tout en assurant de longues années la coordination du groupe local de Bordeaux, je pris également en charge le dossier Energie-Climat m’amenant à représenter Greenpeace à la Commission locale d’information nucléaire du Blayais et à travailler collectivement avec d’autres représentants d’associations dont Daniel Delestre au titre de la SEPANSO.

Cette proximité de travail avec la SEPANSO au sein de cette commission m’a conduit naturellement à me poser la question du fonctionnement, des thématiques de l’association et de fait m’a révélé une certaine similitude dans les valeurs et les objectifs défendus au-delà des différences dans les modes d’intervention.

Et dans la mesure où Greenpeace est adhérent de FNE, le chemin ne fut pas si long et ardu que cela pour passer de l’un à l’autre avec le soutien et la complicité des dirigeants de la SEPANSO considérant sans doute que mon long passé de militant écolo, travaillant régulièrement et facilement avec d’autres associations, était plutôt de bon augure pour m’accueillir et me confier la fonction de référent Energie au sein de FNE NA.

Tâche ardue vu l’ampleur de la thématique mais passionnante que j’ai la volonté d’aborder sans prétention mais avec le souci de travailler l’ensemble des sujets le plus collectivement possible au sein de FNE NA.

Patrick Maupin, référent énergie au sein de FNE NA