Pour une rétention naturelle de l’eau
FNE Nouvelle-Aquitaine se félicite de l’adoption par le Comité de bassin Adour-Garonne le 08 décembre 2022 d’une motion proposée par le groupe des usager.es, et en particulier les associations de protection de la nature et de l’environnement .
Cette motion rappelle l’urgence à agir ensemble, afin de prévenir les phénomènes de sécheresse, en favorisant la rétention naturelle de l’eau (solutions fondées sur la nature).
Ainsi, nous confirmons notre engagement à travailler collectivement pour trouver des solutions concertées, d’avenir, en vue de préserver ce patrimoine commun que représentent l’eau et les milieux aquatiques. Au moment où certains cherchent à remettre sur la table de vieux projets de barrages, l’heure est au contraire à la prise en compte de l’évidente raréfaction des précipitations et de l’impérieuse nécessité de travailler à un changement fondamental des pratiques.
Nous réaffirmons l’importance de réduire notre dépendance à l’eau en s’engageant de façon volontariste pour mettre en œuvre sur le territoire du bassin Adour-Garonne les objectifs de sobriété fixés par les Assises de l’eau, de -10 % des prélèvements en eau d’ici 2025 et -25 % d’ici 2035 par rapport à 2019. Ce quels que soient les usages ou la période de l’année.
Nous soulignons la priorité à donner à la rétention naturelle de l’eau en préservant les cycles saisonnier et donc les fonctions de recharges d’hiver (il n’y a pas d’eau « perdue » en hiver), à la restauration des milieux aquatiques et humides et du cycle de l’eau, à la sortie des pesticides d’ici 2030, au soutien d’un ensemble de pratiques en faveur de la résilience des sols vivants.
Nous nous réjouissons qu’une majorité d’accord se dessine au sein du Comité de bassin Adour-Garonne pour aller plus généralement vers de nouvelles démarches intégrées, prenant en compte, les différents aspects de l’unicité du cycle de l’eau.
Pour Cécile ARGENTIN, Présidente de FNE Midi-Pyrénées, comme pour Isabelle LOULMET, présidente de FNE Nouvelle-Aquitaine : L’été 2022, sans précédent, de canicule et de sécheresse que nous venons de traverser oblige l’ensemble des acteurs, socio-économiques, associatifs et citoyens, et institutionnels, à agir ensemble, dans l’intérêt général, tout en préservant la nature et l’environnement. Ainsi, sans attendre de nouvelles sécheresses en 2023 ou dans les années qui viennent, il est urgent, de se tourner vers des pratiques d’avenir, ayant à cœur la rétention naturelle de l’eau et la sobriété des usages. L’heure est à l’action collective et responsable.
FNE Nouvelle-Aquitaine, souhaite, avec ses partenaires, que le dialogue et la réflexion aient lieu au sein des instances et cadres de travail reconnus et prévus à cet effet sur nos territoires.
Eau en Adour GAronne: Motion sur la sécheresse
proposée à l’ensemble des collèges par le collège des acteurs non économique, adoptée par le Comité de Bassin Adour-Garonne du 08/12/22.
L’été 2022 de canicules et de sécheresse que nous avons connu a été un coup de semonce de plus pour notre société. Après les cris d’alarme et les rapports des scientifiques, nous sommes de plus en plus nombreux à vivre durement ces changements et à en ressentir la profondeur. Les milieux aquatiques ont bien sûr été très impactés. L’industrie et surtout l’agriculture ont aussi été durement touchés. Les problématiques de soutien d’étiage et d’eau potable ont été au cœur des préoccupations de l’été, nous concernant tous et toutes, nous rappelant chaque jour notre vulnérabilité collective, et l’urgence à agir, ensemble.
Nous, membres des divers collèges du Comité de bassin Adour-Garonne, conscients de la gravité des bouleversements en cours:
- AFFIRMONS notre engagement à travailler collectivement pour trouver des solutions concertées, d’avenir, en vue de préserver le patrimoine commun de la Nation que représentent l’eau et les milieux aquatiques (art. 210-1 du Code de l’Environnement);
- CONFIRMONS l’importance de réduire notre dépendance à l’eau en s’engageant de façon volontariste pour décliner sur le territoire du bassin Adour-Garonne les objectifs de sobriété fixés par les Assises de l’eau, de -10% des prélèvements en eau d’ici 2025 et -25% d’ici 2035 par rapport à 2019;
- SOULIGNONS la priorité à donner à la rétention naturelle de l’eau, dans un contexte où les précipitations se raréfient, à tous les niveaux des bassins versants par la restauration des milieux aquatiques et humides, en gardant le cap de la sortie des pesticides d’ici 2030et par un ensemble de pratiques en faveur de la résilience des sols vivants ;
- SOULIGNONS l’importance de soutenir des systèmes socio-économiques résilients permettant de subvenir aux besoins fondamentaux de la société, en commençant par l’alimentation et l’eau potable;
- APPELONS ainsi à la responsabilité individuelle et collective en commençant par une mise en cohérence des politiques Eau et Biodiversité, Agriculture, Énergie, et Usages domestiques dans les schémas, programmes et projets;
- DEMANDONS pour cela à l’État et aux Régions la mobilisation de moyens conséquents, en particulier issus de la Politique Agricole Commune (PAC), pour accompagner d’urgence le système agro-alimentaire dans une transition profonde vers l’atténuation et l’adaptation, bénéfique aux agriculteurs, aux consommateurs, à la biodiversité, vis-à-vis du changement climatique, en particulier grâce au stockage du carbone, et de l’eau, par les sols vivants;
- DEMANDONS un plan d’investissement exceptionnel pour les Solutions Fondées sur la Nature (SFN), en particulier la reconquête des fonctionnalités et qualités écologiques des zones humides de tête de bassin versant, en lien avec la dynamique du Groupe Technique SFN et en concertation avec les acteurs locaux sur la base d’un panel de sites pilotes instrumentés, existants et/ou à créer, représentatif et validé par les experts. Ce plan devra se décliner de manière transversale dans les politiques de l’Agence qu’elles soient territorialisées ou sectorielles;
- DEMANDONS à l’État de prendre les décisions qui s’imposent pour mettre fin sans délai à l’artificialisation des terres naturelles, agricoles et forestières (ENAF) ;
- DEMANDONS à l’État un plan ambitieux et efficace d’économie d’énergie et de sobriété durables afin d’alléger les besoins en eau pour la production d’énergies;
- DEMANDONS à l’Agence de l’eau de poursuivre les travaux de réflexion dans le sens d’une politique de redevance cohérente et incitative : redevance consommation, renforcée pendant la période d’étiage, égalitaire pour tous les usagers en fonction de leur consommation effective;
- - DEMANDONS la collecte et le porter à connaissances de données fiables, publiques, pour une meilleure connaissance, et pour une gouvernance transparente, partagée et éclairée (en s’attachant notamment à un meilleur suivi des débits, de la qualité de l’eau et des nappes phréatiques, incluant une mutualisation des données, en particulier piézométriques existantes);
- PROPOSONS que l’État organise et cadre une généralisation et une harmonisation des «comités sécheresse» départementaux au sein du bassin, notamment en matière de composition (en associant systématiquement l’ensemble des collèges d’acteurs représentatifs dans l’esprit du Comité de Bassin), de calendrier suffisamment anticipé, de pratiques et de bilans à instaurer (autour d’indicateurs de suivi partagés);
- enfin, SOULIGNONS une fois encore, l’urgence politique à agir en recourant à toutes les modalités d’adaptation au dérèglement climatique et à l’atténuation de ses causes et effets.
Adoptée par 29 voix pour, et 28 voix contre en séance plénière du Comité de Bassin Adour-Garonne, le 08 décembre 202