Eoliennes au large d'Oléron : le cahier d'acteur de FNE NA
FNE NA DEFEND FERMEMENT LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITE REMARQUABLE ET ORDINAIRE.
FNE NA SOUTIENT LES ACTIONS ENGAGEES DE LONGUE DATE DANS CE SENS AU SEIN DES ESPACES PROTEGES ET SOUHAITE LEUR RENFORCEMENT POUR LE BON ETAT ECOLOGIQUE DU MILIEU MARIN ET LITTORAL.
FNE NA est fermement opposée à ce projet issu d’un zonage de la stratégie de façade sud atlantique et s’étonne de la décision unilatérale de projets ultérieurs :
- Le projet ne tient pas compte de la présence d’une biodiversité remarquable et protégée
La macro-zone identifiée pour localiser un tel parc éolien de taille industrielle1, puis à terme d’autres parcs éoliens flottants, est située au sein d’un territoire maritime historiquement protégé à l’échelle européenne (Natura 2000) et à l’échelle nationale (réserves naturelles, parc naturel marin), pour sa riche biodiversité.
- Il n’offre aucune garantie du maintien de la bonne conservation des habitats et des espèces
Le projet introduit une menace conséquente certaine, avec des effets prévisibles, mais aussi imprévisibles, sans compensation réaliste calibrée à la hauteur des impacts pressentis. Ceci est incompatible avec les objectifs de conservation et de protection de cet écosystème protégé original en contradiction donc avec le droit national et européen. Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) l’a souligné en juillet 2021 (avis CNPN).
- Il n’est pas justifié par une réelle stratégie intégrant les politiques publiques pour la biodiversité, la planification marine, la transition énergétique
L‹opportunité géographique, technologique et sociétale du projet n’est pas démontrée à la lumière des connaissances et progrès technologiques les plus récents. Elle ne s’inscrit pas dans une véritable stratégie concertée prenant en compte, dans la durée, les différents enjeux de biodiversité, d’énergie et de planification marine. Il s’agit là d’un déficit structurel alors même que les prospectives conduites à l’échelle nationale et rendues publiques, permettent d’envisager des équipements plus économes des milieux naturels en général et marin en particulier grâce à un effort de sobriété et de production d’énergies renouvelables respectueuses de la biodiversité. FNE NA a déjà exprimé cette position en 2019 et en 2021 à l’occasion de la consultation sur le Document stratégique de façade Sud Atlantique, en demandant une révision de la planification stratégique, excluant les zones protégées pour la biodiversité, à l’instar des demandes du CESER et du Comité régional de la biodiversité, et d’un moratoire sur le zonage éolien pour le CESER.
- Il crée un précédent inacceptable au regard des efforts historiques de protection de la nature portés par les associations et consolidés par le droit national et européen de l’environnement et amoindrit considérablement les progrès de tous les autres usagers engagés pour la gestion des espaces protégés.
En considérant que la préservation de la biodiversité revêt un intérêt public majeur, nous demandons :
- d’exclure une telle installation au sein de ce vaste espace protégé (au titre des directives européennes Natura 2000 concernant les habitats, dite Directive Habitats Faune Flore (DHFF)2, et les oiseaux, dite Directive Oiseaux (DO)3, et Parc naturel marin).
- plus généralement à l’échelle de la façade, et pour tous les projets de production et de transport d’énergie renouvelable, d’éviter les aires marines protégées et autres espaces à enjeux importants pour la biodiversité (couloirs migratoires notamment), ce qui n’a pas été examiné jusqu’à présent, alors même que ceci est à la base de la protection de la biodiversité,
- de renforcer les moyens régionaux consacrés à la connaissance du milieu marin, de la vulnérabilité des espèces et habitats, et des interactions entre biodiversité et activités humaines,
- d’associer le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel à toutes les étapes de réflexion,
- plus largement à l’échelle régionale et à l’échelle de la façade Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord, de repenser une stratégie de consommation sobre et de production d’énergie respectant les enjeux de biodiversité, en limitant les emprises sur les milieux naturels, et en ayant recours aux technologies les plus douces possibles pour la biodiversité.
Les autres questions posées au public (potentiel éolien, localisations possibles, ancrage territorial, gouvernance, …) peuvent très difficilement être approfondies sans que les différentes parties prenantes ne disposent des éléments de connaissance et de l’éclairage scientifique suffisants et objectifs, ainsi que des moyens en ingénierie pour y répondre.
Les informations apportées par les maîtres d’ouvrage à ce jour dans le cadre de ce débat public ne permettent pas d’exclure la possibilité d’un parc éolien hors aires marines protégées. Nous demandons que cette variante respectant les engagements historiques de protection de la biodiversité soit étudiée, avec un recours aux technologies et aux mutualisations les moins impactantes pour la biodiversité.
Nous demandons de mettre à profit le moratoire souhaité par le CESER pour :
- Intégrer au même niveau de priorité les stratégies pour la biodiversité, et l’énergie, ainsi que les connaissances les plus récentes (biodiversité, technologies et prospectives fondées sur une consommation sobre en énergie et une production d’énergie renouvelable minimisant les effets et les risques pour les milieux naturels).
- Disposer d’une référence scientifique d’évaluation en opportunité des zonages potentiels des projets concernant le milieu marin, dont ceux éoliens, houlomoteurs, hydroliens et que soit revue et concertée la planification maritime pour la façade atlantique en tenant compte des effets cumulés des différentes installations, et des différents usages à l’échelle des façades Atlantique et Manche mer du Nord.
Consultez l’intégralité du cahier d’acteurs rédigés par FNE NA.